1980 – Paris

Je rentre de l’école et, avant de passer à table, je monte à l’étage dans ma pièce de musique. Je remarque que le cadre contenant une photo de moi, qui était accroché au mur, se retrouve posé sur le meuble de la chaîne hi-fi. Ce cadre, en bois massif avec un verre très épais, était lourd. Comment avait-il pu se retrouver là sans que l’accroche murale soit déplacée ? Quelqu’un l’avait-il décroché ? Était-ce une blague de ma sœur ? Je remets le cadre en place et lui demande si c’est elle qui m’avait fait une farce. Elle me certifie que non, mais je doute malgré tout.

Après le repas, je retourne dans la pièce et le cadre est de nouveau posé sur le meuble. Je commence à me poser sérieusement des questions. J’en parle à ma mère et lui demande de monter avec moi et ma sœur pour remettre le cadre en place, de verrouiller la porte derrière nous et de cacher la clé, afin que cette plaisanterie cesse.

Mais pour la troisième fois, le cadre s’est de nouveau retrouvé sur le meuble. Je l’ai remis à sa place et depuis ce jour jusqu’à aujourd’hui, il n’a pas bougé.


Gabriela d’Asti